jeudi 20 octobre 2011

Pierre Dange : peintre et bâtisseur




   La première carte postale ancienne montrant le Palais artistique de Pierre Dange à Rogny m’avait été signalée par un ami il y une quinzaine d’années maintenant. En 2002, la revue Gazogène ouvrait ses pages à ma collection et à l’époque nous avions donc reproduit dans le numéro 24, un cliché de cette curieuse bâtisse. La difficulté résidait, comme souvent pour ces lieux disparus, dans l’obtention d’informations précises. Jusqu’à présent personne dans le voisinage n’avait pu éclairer le mystère qui enveloppe cette maison et son auteur. La mairie et ses officiels se contentant d’indiquer que l’endroit avait été rasé et remplacé par des pavillons... Merci pour le scoop ! Depuis, ceux qui tentent d'inventorier les environnements, constructions ou jardins «inspirés», ont bien du mal à trouver quelques information. Sur la toile, on trouve tout de même cette note : "La maison était située en haut de la rue Hugues Cosnier mais elle a été rasée pour laisser place à un pavillon. L'intérieur était rempli de ses peintures, avant tout religieuses, et sur le haut des murs extérieurs, pierre Dange avait installé des "meurtrières" de façon à être prêt à recevoir les Prussiens, s'ils revenaient !"
 
   En attendant, à la fin du mois d'août dernier,  j’ai eu l’opportunité de rencontrer une dame âgée de 85 ans qui, quand elle était petit fille, rendait visite à Pierre Dange. Elle raconte : «C’était une figure locale. Je l’ai connu à la fin de sa vie. Mes copines et moi allions le voir assez régulièrement. J’avais 6 ou 7 ans à l’époque. Cet homme pouvait être rebutant mais nous n’étions pas impressionnées. Il était très barbu et avait presque l’air d’un clochard. Il vivait de façon très précaire. La porte de la bâtisse était faite de planches et l’intérieur ressemblait tout de même à un taudis. J’avais été frappée de voir qu’il dormait sur de la paille. Pour vivre, il rendait des petits services contre quatre sous ou parfois contre un repas. Il donnait des coups de mains aux bûcherons du coin ou vendait également les pommes de son petit verger un peu plus loin. Mon père allait de temps en temps chez lui chez pour l’aider à couper sa haie. En tout cas, tout le monde l’aimait bien dans les alentours car il était assez avenant. Cet endroit était un but de promenade le dimanche. Je n’ai en revanche aucun souvenir d’avoir vu des peintures chez lui ou ailleurs.»
  

 Ce dernier point peut s’expliquer par le fait que les cartes postales qui le montrent avec ses tableaux on été éditées vers 1905 soit 30 ans avant la date de ce témoignage. On peut donc imaginer que ces toiles aient été remisées ou vendues ou troquées... pure extrapolation de ma part. En tout cas ce récit m’a fait pétiller les yeux et vibrer à l’idée de rencontrer le chainon manquant entre ces documents d’un autre temps et nous. Je ne reproduis là que les cartes montrant Pierre Dange et ses tableaux  mistyco-visionnaires naïfs...
Toutes images, collection JMC                          
                                         

vendredi 14 octobre 2011

La Maison Artistique de Jargeau

La Maison Artistique au début du  XXe siècle. Coll. JMC
   Si la Maison Artistique de Jargeau est familière notamment à travers les nombreuses cartes postales anciennes assez courantes, il circule en revanche relativement peu d’images récentes de cette curiosité. C’est en chemin vers la Biennale de Lyon, loin des grands axes, que nous nous sommes arrêtés dans cette petite ville du Loiret. Forte impression à la (re)découverte de ce lieu qui a gardé son mystère puisque les propriétaires actuels gardent porte close à l’exception de la journée du patrimoine. L’adresse n’a pas changé depuis un siècle : rue de l’Echo. Ce qui est visible à l’extérieur est, malgré les apparences, dans un état assez moyen. Rouille des structures métalliques, usure du ciment etc. donnent à l'ensemble un aspect un peu fatigué. Sur les trois statues que l’on observe sur les cartes de l’époque, une seule subsiste.





Portail de la propriété de Marcel lambert, notable excentrique éclairé.
Ce panneau laissant passer la lumière est réalisé en culs de bouteilles,
tous brisés, bien entendu...
Le jardin intérieur tel qu'il était à l'époque. Coll. JMC
    Petit rappel : Cette propriété a été décorée par Marcel Lambert (1853-1921) qui selon un bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais semblait participer avec son frère aux fouilles entreprises dans la région. Dans le jardin, derrière la façade, on trouve des sculptures (gargouilles, chimères), des tourelles, une grotte, un portique grec, un temple de l’Amour… Il est mentionné par ailleurs que Marcel Lambert récupérait et restaurait le fruit de ses trouvailles. Ainsi, il est probable que certains éléments décoratifs en soient issus. Pour en savoir plus il faudra effectuer la visite toute officielle de la journée du patrimoine puisqu'en 2002, losque Gazogène (n°24) en reproduisait quelques cartes anciennes, l'arrière petit-fils de l'auteur de cet endroit refusait toute coopération sur le sujet.

Coll. JMC                                                                                                                 
    La bonne surprise est le mur arrière du jardin. Surmonté de deux démons en ciment, il est visible (ce que j'ignorais) et se situe de l’autre coté du pâté de maison, rue d’Orléans.
Merci à catherine Ursin et à Raymond Quai d'avoir fair le détour !
(Photos JMC.)


Voici ce que l'on voit à travers la petite grille du mur arrière (ci-dessus).